Pourquoi faire des mesures ?

Pourquoi prendre des mesures ?

Pour le public, mesurer la radioactivité ambiante permet de participer à la surveillance du territoire en complément des réseaux de surveillance associatifs ou institutionnels existants. Cela permet également de participer à des projets scientifiques comme ceux portant sur l’impact des éruptions solaires à bord des avions (mesures en vol) ou de certains phénomènes électriques dans les orages (cf. Terrestrial Gamma Flash, TGF) (mesures en vol et au sol).

Cette approche a également une dimension pédagogique. En effet, réaliser soi-même des mesures dans son environnement permet de mieux comprendre le phénomène de radioactivité, de mieux appréhender les niveaux d'exposition et éventuels risques associés, et enfin, de se faire sa propre opinion et, le cas échéant, d'en tirer des enseignements dans son quotidien.

Une des leçons tirées de l'accident de Fukushima Daiichi est que le manque de connaissance et de compréhension des évènements et de leurs conséquences en situation de crise est extrêmement stressant pour les personnes directement concernées mais aussi pour les témoins à distance. Ainsi, les citoyens, directement touchés ou non, qui recueillent les données caractérisant les lieux et les partagent, contribuent à informer utilement la population pour faire face à de telles situations.

Dans le cadre du projet OpenRadiation, cette dimension pédagogique a été prise en compte dès le début avec la mise à disposition d’un dosimètre en "kit" (i.e. à monter soi-même) et une application smartphone intuitive et didactique (indicateur de fiabilité de la mesure, possibilité d'entrer des paramètres environnementaux....). De plus, le site offre la possibilité d’avoir des échanges et des discussions autour de mesures singulières ou encore des conseils sur les bonnes pratiques pour réaliser des mesures.

 

Pourquoi prendre des mesures en vol ?

Si l’exposition à la composante galactique du rayonnement cosmique à bord des avions est bien connue et peut être modélisée, ce n’est pas le cas pour celle liée aux éruptions solaires avec des protons suffisamment énergétiques pour franchir la magnétosphère. Les scientifiques qui étudient ces éruptions disposent de peu de données observationnelles, du fait des difficultés opérationnelles pour mettre en place des réseaux de mesure aux altitudes de vol. Ces données sont nécessaires pour valider et améliorer les outils et les modèles utilisés pour le calcul des doses reçues (cf. le modèle SiGLE développé par l’Observatoire de Paris et utilisé dans l’outil SIEVERTPN de calcul de dose à bord d’avions, www.sievert-system.org).

Etant donné que les éruptions solaires ayant un effet au niveau de vol des avions sont rares, ne durent au maximum que quelques heures et sont difficilement prévisibles, il est nécessaire d’avoir de manière permanente la couverture la plus large possible en terme de moyens de mesure.

Le projet Cosmic On Air (cosmic-on-air.org) vise à stimuler la mesure par le grand public du rayonnement cosmique à bord d’avion à l’aide des outils déjà disponibles dans OpenRadiation. Ce projets de mesures citoyennes permet d’étendre les mesures de radiations cosmiques à des latitudes ou des périodes différentes et ainsi d’augmenter les chances de détection des différents phénomènes cosmiques et atmosphériques (éruptions solaires significatives, flash gamma dans les orages, quantifier l’atténuation de la dose due aux décroissances Forbush) ou encore d’identifier d’autres phénomènes encore inconnus. Les données ouvertes ainsi collectées pourront être plus largement exploitées par la communauté scientifique afin de mieux comprendre ces phénomènes et leurs impacts.

L’analyse des données collectées permet également d’améliorer la connaissance des performances des détecteurs, d’affiner leur étalonnage et, au final, fournir une meilleure estimation de la dose.